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Lettre à Irma au festival Ecoutes de Grenoble

Lettre à Irma sera présentée sous forme de balade sonore au festival Ecoutes de Grenoble le 7 octobre à 21h. Plus d’informations ici

Tu es née l’année où la rumeur de la ville s’est tue.

Cette rumeur avait absorbé tant de détails, qui nous remontent peu à peu. Des sonorités fragiles qui prennent une nouvelle puissance. Une autre musique est venue chatouiller nos oreilles. Pourtant, elle était déjà là , bien présente, mais rares étaient les moments où l’on pouvait l’entendre. Aujourd’hui, elle prend toute son ampleur.

Mon premier geste aura été d’en garder quelques traces, pour les faire écouter, te les faire écouter, et que l’on puisse en parler. Puis que tu les fasses écouter à ton tour.

Peut-être imagineras-tu alors les sonorités à insérer, glisser, dans les interstices laissés par ce monde, ce monde qui s’est mis en sourdine quelques instants.

"Lettre à Irma" est une création sonore composée à quatre mains pendant le confinement. C’est une lettre que Benoit Bories a écrite à sa fille, née l’année où la crise est entrée dans nos vies. Nous sommes allés enregistrer les nouvelles sonorités de la ville, redécouvertes avec la rumeur qui s’est assoupie. Nous avons enregistré les paysages sonores la nuit et au petit matin.

L’écriture sonore de « Lettre à Irma » mêle à la fois une approche field recording et le geste acousmatique. On entend par procédé acousmatique le fait de transformer un son pour faire entendre des potentialités musicales qui ne s’entendaient pas dans son aspect brut. On peut par exemple étirer le son d’une mésange et découvrir des rythmes, des motifs que l’on ne pouvait pas entendre au départ. La composition de "Lettre à Irma" est une manière de décortiquer ce geste acousmatique. Le texte est fait de neuf chapitres, neuf mondes sonores dans lequel l’auditeur se déplace comme s’il déambulait dans la ville vide. Pour chacune de ces parties, nous sommes partis des matières sonores brutes, fragiles,apparues grâce au silence de la rumeur de la ville. Nous avons alors déployé des musicalités tirées de la transformation de ces matériaux sonores. Tout au long de nos captations pendant le confinement, bien que vivant depuis vingt ans à Toulouse, nous n’avons eu de cesse de découvrir un décor que nous ne semblions pas connaître.