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Citoyen numérique, identifiez-vous !

Le documentaire fait 29 minutes et 46 secondes. Il est en mp3. Vous pouvez l’écouter avec le lecteur ci-dessous.

Texte

Les processus d’identification, de reconnaissance humaines existent depuis très longtemps à l’exemple des premiers cahiers d’identité ouvriers à la fin du dix-huitième siècle.

Rendre plus efficace, rationnaliser, mécaniser ces processus ont toujours été un enjeu important dans la construction d’Etats nations avec une administration centrale forte.

L’apparition du numérique et la miniaturisation des composants électroniques (pour arriver maintenant jusqu’au nanomètre) ont permis un bond considérable dans la rationnalisation de ces processus de gestion de flux humains.

Souvent, l’expérimentation de ces techniques de gestion a été réalisée dans le cadre du contrôle des populations migrantes (identifications biomètriques, fichiers et données partagés entre différentes administrations) pour ensuite les appliquer sur des ensembles plus larges de populations. C’est le cas aussi du cadre législatif où les effets des lois CESEDA (intrusion totale de l’administration française dans la vie privée des migrants) se font ressentir peu à peu dans la vie des citoyens "légaux".

Rationnaliser l’identification modifie les relations sociales dans le sens où l’intéraction homme-machine devient plus présente. Il y a donc glissement d’une intéraction autrefois visible entre une administration appliquant des règles, une législation et ses administrés vers une intéraction intériorisé individuelle où chaque administré fait face seul à une décision législative par le biais d’une machine ne lui faisant qu’un compte-rendu non négociable d’une décision administrative centrale.

La société de demain prépare les individus à l’intrusion dans toutes les pores de la vie quotidienne de multiples processus d’identification. (portiques biomètriques, puces d’identification par radio-fréquences -rfid-) La logique est toujours celle de la traçabilité. Qu’elle soit à des fins publicitaires, d’optimisation de gestion de transport, de lutte contre l’inattendu que l’on veut rendre prévisible, statistiquement incorporable (le pédophile embusqué dans un couloir de métro, le terroriste caché dans l’anonymat, le jeune génétiquement délinquant), elle est toujours présentée comme une loi implacable, non critiquable. Et avec l’avancée technologique actuelle, cette situation de prévention situationnelle paraît enfin atteignable : toute situation peut-être prévue, préalablement anticipée et traitée et cela même avant qu’elle n’advienne. Les fameuses lois de prévention de la délinquance (pas si nouvelles que ça puisque Bonnemaison, alors conseiller parlementaire chargé d’un rapport sur la délinquance lors du premier mandat de Mitterrand, avait déjà écrit une base législative conséquente en 1981), les nouveaux modèles d’urbanisme en sont une preuve.

L’acceptation de l’utilisation massive de ces technologies de contrôle d’identification est un enjeu majeur pour la construction de la société de demain naissant sur les bases d’un monde sécuritaire post-industriel. Cette acceptation se fait en éduquant, habituant les plus jeunes. (présence de base-élèves, apparition de l’identification biomètrique à l’école, dans les jeux pour enfants, les forums scientifiques ludiques comme ceux de la cité des sciences)

Ce documentaire sonore dresse un tour d’horizon de l’expansion de ces technologies d’identification, de leur arrivée de contextes répressifs vers des domaines civils (tout comme l’imbrication de nombreuses techniques militaires dans la société civile) et du discours utilisé permettant leur acceptation progressive.


Si souhaitiez diffuser ce documentaire dans une radio, merci de nous faire un retour et si possible de nous envoyer une attestation de diffusion SCAM. (Il suffit de nous demander un formulaire type et nous vous l’enverrons par mail)

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