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Quatrième épisode : Hakkari, Sirnak et la frontière irakienne

Le barrage comme nouvelle frontière

Le documentaire est en mp3 et est d’une durée de 28 minutes et 39 secondes.

Il peut-être écouté par le biais du lecteur ci-dessous.

Texte :

Hakkari et Sirnak sont les chefs-lieux de deux provinces à l’extrême sud-est de la Turquie. Elles forment une ligne droite parallèle avec la frontière entre l’Irak et la Turquie. De par leurs positions très stratégiques, elles ont été l’épicentre du conflit kurde en Turquie et continuent toujours d’être au coeur des préoccupations militaires de l’Etat.

En 2006, l’état-major turc avait officiellement annoncé la construction de onze barrages, quatre dans la province d’Hakkari et sept dans celle de Sirnak, d’ici fin 2010. L’empressement manifesté par l’Etat turc témoigne de l’intérêt stratégique de tels barrages. Habituellement, une vingtaine d’années sont nécessaires aux autorités pour faire réaliser les études préalables à la construction d’un barrage. Or, le projet concernant Hakkari et Sirnak n’a été établi qu’en trois ans.

En regardant de plus près les emplacements des barrages, on s’aperçoit que ceux-ci forment une ligne parallèle avec la frontière irakienne sur deux vallées. C’est le cas notamment dans la province de Hakkari où les barrages sont construits dans la vallée de la rivière Spaz. Il serait crée une zone tampon entre les barrages et la frontière. Cette zone permettrait alors une gestion militaire plus efficace de la frontière et une surveillance des mouvements de la guerilla kurde. Cette dernière a ses bases en Irak et emprunte souvent cette vallée pour passer en Turquie et mener des opérations.

Hakkari et Sirnak sont à l’épicentre du conflit kurde de par leurs positions stratégiques aux frontières de quatre pays (Syrie, Irak, Iran et Turquie). Elles constituent donc le principal effort de guerre et de pression militaire de l’Etat turc. Ceci a modifié considérablement les bases sociales de ces deux régions. Notamment, il est impossible aux paysans de vivre de l’élevage, principale activité autrefois, car la plupart des zones de pâturage sont devenues des zones militaires interdites. De plus, le problème du déminage demeure un problème très important et encore non résolu. Les différents gouvernements turcs n’ont toujours pas débloqué des fonds pour déminer les terrains et seules des sociétés privées ont nettoyé quelques terrains en échange de droits de propriété sur ces derniers.
En 15 ans, du à l’évacuation de nombreux villages situés en hauteur, la population de Hakkari est passée de 25000 à 60000 habitants. Cette explosion démographique due à des phénomènes d’émigration forcée contribue au fait que les services municipaux telles que les routes, le réseau d’eau et d’électricité, l’accès à l’éducation et aux soins sont encore très précaires.

Avec les barrages, sont construites des infrastructures de sécurité et de communication telles que des routes, des stations de police et militaires. En 2009, les travaux ont effectivement commencé et des mouvements de troupes militaires ont accompagné ces derniers. Pourtant, 2009 est l’année qui aura marqué une tentative d’ouverture vers une résolution du conflit kurde avec l’accueil sur le sol turc d’une délégation de paix de guerilleros kurdes venus d’Irak ...


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